Vendanges 2019
Selon les premières estimations des récoltes publiées fin octobre 2019 par l’OIV, la production de vin en 2019 serait en baisse de 10% dans les principaux pays producteurs de vin. Passons en revue quelques pays principaux.
USA
En chiffre : 23.6 Mio hl par rapport à 2018 – 1%
Le rapport de l’USDA estime la récolte à 4.4 million tonnes de raisins pour la Californie et Washington soit une légère baisse par rapport à 2018 (4.5 million).
Californie
De plus selon le rapport des vendanges de Discover Californian Wine on apprend que 30 % du vignoble californien est conduit en agriculture dite durable (sustainable agriculture).
D’une point de vue maturité du raisin : on a assisté à une saison en Californie quasi parfaite, malgré une fin d’hiver pluvieuse mais qui n’a pas affecté la vigne encore en dormance. Un été long et chaud suivi de températures rafraîchissantes et d’un peu de pluie juste avant les vendanges pour Napa et Sonoma.
Oregon
En Oregon, cette année fut très similaire à 2007 concernant la quantité de pluie notamment pendant l’été. Les vignerons de Willamette décrivent 2019 comme un millésime classique d’Oregon ce qui contrebalancerait les précédents millésimes chauds.
CHILI
ARGENTINE
En chiffre : 13.0 Mio hl par rapport à 2018 -10%
Selon l’article de Decanter, un hiver froid et un été sec ont caractérisé la récolte 2019 en Argentine, offrant des vins équilibrés et concentrés. Seulement 73% des vignobles argentins ont produit du vin cette année.
Mendoza, qui abrite 70% de la production argentine a un rendement légèrement moindre par rapport à 2018. D’un point de vue météo, l’hiver a été froid, le printemps frais, bien que l’été fut rapidement chaud avec des pointes supérieures à 40°C. Heureusement, le mois de mars et d’avril plus frais ont permis de ralentir le temps de maturation des raisins, présageant un bon millésime.
AFRIQUE DU SUD
En chiffre : 9,7 Mio Hl par rapport à +3% (attention ce chiffre est à mettre en perspective avec le fait que c’est la 2e année consécutive que le pays enregistre une baisse par rapport à son volume moyen de production soit -9% sur la moyenne des 5 dernières années.)
Comme l’expliquent Vinpro et Sawis, bien que la plupart des régions aient reçu suffisamment de pluie pendant la saison, les séquelles de la sécheresse des trois années précédentes sont encore visibles et les vignobles ainsi que les sols mettront un certain temps à se remettre.
Malgré la taille des baies plus petite ainsi qu’une récolte moins fructueuse, les amateurs de vin peuvent s’attendre à un millésime 2019 de bonne qualité avec une concentration des saveurs, notamment concernant le chenin.
ITALIE
En chiffre : 46.6 Mio hl par rapport à 2018 -15%
Les causes de cette baisse de production ? La fraîcheur et l’humidité à la fin du printemps ont joué sur une mauvaise floraison, et la vague de chaleur sont entre autres les principales raisons de cette baisse.
Pour les régions de Barolo et de Barbaresco, 2019 a été un millésime plutôt classique comparé au millésime 2018 précoce.
ESPAGNE
En chiffre : 34,3 Mio hl par rapport à 2018 – 24%
Selon Jancis Robinson, l’Espagne est passée d’un extrême à l’autre d’un point de vue météo. Le Priorat a perdu près de la moitié de ces raisins dans certains vignobles de carignan en raison de la chaleur intense. Des incendies de forêt ont fait rage près de certains vignobles à l’ouest de Madrid. Et, les pluies exceptionnellement fortes de septembre ont anéanti les espoirs d’un grand millésime dans de nombreuses régions d’Espagne.
La principale région viticole espagnole de la Rioja a été particulièrement touchée. Des pluies torrentielles, prolongées et presque tropicales juste avant la récolte, ont dilué le jus, gonflant les raisins et les laissant sujets aux ravageurs et à la pourriture.
FRANCE
En chiffre : 41.9 Mio hl par rapport à 2018 -15%
Champagne
Une région épargnée par la sécheresse mais qui a permis une belle maturité des raisins. Prometteur !
Alsace et Loire
Des maturités hétérogènes dues toujours aux aléas climatiques mais des raisins sains et une qualité présente pour les deux régions.
Bordeaux
Toujours selon le Financial Times, en ce qui concerne les rouges, l’été sec prolongé a joué sur la quantité de jus disponible et le taux d’alcool de certains merlot, de sorte que la récolte devrait être considérablement plus petite qu’en 2018, bien que probablement plus grande que le millésime 2017 qui fût gelé/grêlé.
Les raisins sont également plus sains qu’après les attaques de mildiou de 2018.
Bourgogne
Cette région a vu également ses chardonnay et pinot noir aux grains exceptionnellement petits. Le négociant Robert Drouhin, âgé de 86 ans, rapporte à Jancis Robinson n’avoir jamais vu une aussi petite récolte de vin blanc, tant en termes de taille de raisin que de quantité.
Certains Bourguignons, comme leurs homologues bordelais, s’attendent à ce que les vins de 2019 aient encore plus d’énergie que les 2018.
Languedoc-Roussillon
Le contexte météorologique particulier de l’année (gel, incendies, sécheresse) conduisent à une très nette baisse de la production mais les quelques pluies mi septembre, ont permis un grossissement des baies avant les vendanges et d’obtenir des raisins prometteurs avec une belle palette aromatique.
AUSTRALIE
En chiffre : 12,5 Mio hl par rapport à 2018 –3%
La production australienne pour le millésime 2019 est estimée à environ 1,5 million de tonnes, la plus petite récolte depuis 2013-2014 selon le gouvernement australien.
Les conditions saisonnières difficiles en 2018 (qui ont affecté la nouaison), les pénuries d’eau disponible pour l’irrigation, les gelées de printemps et les vagues extrêmes de chaleur cet été dans les principales régions viticoles sont en grandes parties responsables des baisses de rendement de la vigne.
NOUVELLE-ZELANDE
En chiffre : 3 Mio hl par rapport à 2018 -1%
Avec une récolte estimée à 413 000 tonnes, l’année 2019 est présentée comme exceptionnelle du Nord au Sud.
Cependant les vignerons espéraient une récolte plus importante, le millésime 2019 est la troisième récolte consécutive plus petite que prévue, ce qui signifie qu’il risque fort d’y avoir un décalage entre l’offre et la demande.
Le PDG des vignerons néo-zélandais Philip Gregan déclare qu’une récolte de haute qualité est une bonne nouvelle pour l’industrie alors que la croissance des exportations se poursuit, avec une augmentation de 4% pour atteindre 1,78 milliard de dollars au cours de la dernière année.